Des Sushis sans pois(s)on !
- Julie
- 22 sept. 2024
- 4 min de lecture

Le 18 juin prochain marquera la journée internationale des sushis.
Si cette journée, certes pas encore très connue, peut marquer l’occasion de reconnaître et d’apprécier cet art culinaire, elle marque avant tout un triste jour pour les thons, saumons et autres poissons communément utilisés dans les sushis.
En vérité, « un triste jour » parmi tant d’autres pour les animaux marins qui n’ont pas vraiment de répit, dans l’océan comme dans les élevages.
Je vous explique plus bas dans l’article comment réaliser de délicieux sushis (ou plutôt des makis) soi-même, sans poisson et très facilement afin de se régaler tout en préservant la biodiversité !
Mais tout d’abord, pourquoi arrêter de manger du poisson, et à fortiori arrêter de manger des sushis contenant du poisson ?
1. Il y a en premier lieu une multitude d’arguments écologiques et de préservation de la biodiversité.
Parlons d’abord spécifiquement des thons et saumons :
- A cause de la sur-pêche, il ne reste plus que 3% des thons rouges du Pacifique (Thunnus orientalis). Les thons rouges sont communément utilisés dans la cuisine japonaise et dans les sushis.
- Un autre poisson communément utilisé dans la préparation de sushis est le saumon. Ceux-ci sont souvent issus de l’élevage. Chaque ferme de saumons en Ecosse, par exemple, produit autant de déchets organique qu’une ville de 10 à 20 000 habitants. De plus, la chair de ces saumons est colorée en orange de façon artificielle.
De façon plus générale :
- Les océans absorbent quatre fois plus de CO2 que la forêt amazonienne. C’est le phytoplancton qui permet cette absorption (85% de l’oxygène du monde viendrait d’ailleurs du phytoplancton !). Il est donc primordial de protéger les océans, et de préserver leurs eco-systèmes.
- Le nombre d’animaux marins pêchés par an serait compris entre 1 et 3 trillions (1 000 000 000 000... un nombre si grand qu’il est impossible de se le représenter… Clairement, pour la préservation des éco-systèmes mentionnés ci-dessus, on repassera…)
- Il faut noter qu’une quantité non-négligeable de ces animaux pêchés sont des prises accidentelles. Par exemple, il est estimé que plus de 10 000 dauphins seraient tués dans des prises accessoires autour des côtes françaises chaque année.
- la majorité des déchets plastiques présents dans l’océan sont en fait des filets de pêche (alors se passer de pailles ou le zéro-déchet, c’est top, mais arrêter de manger du poisson c’est encore mieux pour éviter que du plastique ne se retrouve dans la nature !)
2. Des arguments de santé ensuite :
Vous allez me dire, mais le poisson, c’est bon pour la santé, c’est riche en oméga 3…
Certes, mais le poisson sauvage aujourd’hui contient des métaux lourds, du mercure, des dioxines, des micro-plastiques, des hexachlorobenzènes…
Le fait que le poisson contienne des omégas 3 ne peut pas contrebalancer les effets négatifs de ces composants. Par ailleurs, les omégas 3 du poisson proviennent en premier lieu des algues. Si vous mangez des makis véganes, vous pouvez donc avoir les bienfaits des algues (omégas 3, iode…) sans les méfaits du poisson.
3. Un argument éthique, enfin : les poissons sont des animaux sentients, dotés d’un désir de vivre et d’une capacité similaire à la notre à ressentir la douleur.
Convaincus ? Alors, on se remonte les manches, et on prouve qu’on peut de régaler sans poisson !
Pour faire des makis véganes il vous faudra :
- un makisu (une natte en bambou) pour rouler le riz et la garniture dans une feuille d’algue.
- du riz à sushi
- des algues nori
- du vinaigre de riz
- des légumes (concombre, avocat, carotte, radis…) ou même des fruits comme de la mangue. J’essaie de prendre des légumes bio de saison. Vous pouvez par exemple profitez de la saison des avocats et des mangues espagnoles (novembre-juin environ pour les avocats, septembre-décembre pour les mangues).
(- éventuellement des graines de sésame, des cacahuètes ou des oignons frits pour varier les formes et les plaisir… laissez parler votre imagination et utilisez ce que vous avez !)
A déguster tremper dans de la sauce soja sucrée ou salée (tamari)

Réalisation :
- Faites cuire le riz à sushi selon les instructions du paquet.
Généralement on utilise environ 450g de riz pour 40 sushis. Lavez le riz à l’eau froide jusqu’à ce qu’il soit translucide, mettez-le dans une casserole, versez environ 600 ml d’eau dessus, recouvrez d’une casserole et portez à ébullition. Maintenez sur feu moyen-doux jusqu’à ce que l’eau soit absorbée et que le riz soit cuit, en laissant le couvercle. Laissez reposer le riz une dizaine de minutes.
- Placez le riz dans un saladier et ajoutez 80 ml du vinaigre de riz et mélangez. (Vous pouvez aussi ajouter du sucre que vous faites dissoudre pour que ce soit encore plus collant.)
Vous pouvez conserver ce riz pendant quelques heures en plaçant un torchon humide dessus le récipient.
Version 1 : Algue nori autour
- Sur votre makisu déposez un rectangle d’algue nori
- Placez dessus le riz à sushi dessus l’algue en le tassant et en formant un rectangle un peu plus petit que le précédent. Travaillez avec les mains bien humides pour éviter que le riz ne colle trop.
- Ajoutez les garnitures de votre choix (concombre, avocat, etc.) sous forme de fins bâtonnets.
- Roulez votre tapis à sushi en serrant bien. Déroulez. Vous obtenez ainsi un sorte de « boudin » que vous allez ensuite découper en lamelles à l’aide d’un couteau bien coupant !
Lavez votre makisu et recommencez le processus ! :)
Version 2 : Algue nori à l’intérieur
- Sur votre makisu déposez des graines de sésames, des onions frits ou autre.
- Placez ensuite votre « rectangle » de riz
- Placez ensuite un rectangle de feuille d’algue nori légèrement plus petit.
- Ajoutez les garnitures de votre choix
- Roulez, déroulez et découpez ! Attention, la découpe est un peu plus délicate que la version numéro 1 !
Et voilà ! Dégustez vos makis avec de la sauce soja sucrée ou salée.
Bon appétit !
N’hésitez pas à aller voir le travail des associations L214 et Sea Shepherd pour leur travail formidable qui m’a inspiré cet article. N’hésitez pas non plus à voir le film Seaspiracy (disponible sur Netflix).
(Sources : https://www.unenvironment.org/news-and-stories/story/protecting-whales-protect-planet ; http://isc.fra.go.jp/pdf/ISC16/ISC16_Annex_09_2016_Pacific_Bluefin_Tuna_Stock_Assessment.pdf ; https://www.theguardian.com/environment/2019/mar/31/mutilated-dolphins-wash-up-on-french-coast-in-record-numbers ; https://theoceancleanup.com/great-pacific-garbage-patch/ ; https://nutritionfacts.org/topics/fish/ ; https://nutritionfacts.org/video/how-to-lower-heavy-metal-levels-with-diet/ ; https://ourworldindata.org/fish-and-overfishing ; https://www.aquanet.com/blog/will-farmed-fish-feed-the-world-32 ; https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780081005064000118)
Republication (première publication en mai 2024)
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