Sommes-nous vraiment "zéro-déchet"?
- Julie
- 22 sept. 2024
- 3 min de lecture

Il y a quelques années le défi du bocal (comme je l’appellerai ici) a été populaire dans les milieux écolos, cela semble être passé de mode et, franchement, ce n’est peut-être pas plus mal.
Pourquoi ? Parce qu’un des risques est de ce concentrer uniquement sur les déchets produits en aval mais pas forcément par l’impact total d’une pratique. A titre d’exemple, et un peu poussé à l’extrême, cela pourrait mener quelqu’un à préférer acheter un légume non-bio et qui vient de l’autre bout du monde mais sans emballage à son équivalent local et bio mais avec un petit emballage (ou encore à acheter de la viande rouge en amenant son contenant chez le boucher !).
Ensuite, cela peut générer une pression et charge mentale monstrueuse pour les individus, pour un impact finalement pas toujours si important que ça. Il est primordial de se renseigner sur les ordres de grandeur et l’impact des transports et de l’avion en particulier, ou de la consommation de viande.
Attention ! Ça ne veut pas dire que la production de déchets n’est pas un grave problème, au contraire ! En 2020, les déchets ménagers ont été estimés à 520kg par habitant en moyenne en France (c’est énorme !). Et bien sûr, chaque geste compte pour le climat !
Je pense que mettre ses déchets dans un bocal ou autre contenant transparent pendant une période donnée, peut être un bon moyen pour visualiser les déchets qu’on génère et pour ensuite chercher à les réduire. Nous avons donc essayé le défi du bocal pendant deux semaines, pour nous rendre compte des progrès de notre famille. Thomas et moi avions essayé de réunir tous nos déchets dits « recyclables » (en pratique seulement environ 60% des déchets recyclables sont recyclés… et le recyclage demande de l’énergie ! ) il y a de cela quatre ans lorsque nous venions de commencer à aller dans un magasin en vrac et nous avons constaté que nous produisions à deux environ un cabas de déchets (non tassés) par semaine ! Imaginez ! Et ce, même en allant acheter au vrac et au marché !Maintenant, le verdict est : un bocal par semaine environ pour notre petite famille de trois personnes. Il y a donc quand même du progrès, même si nous sommes loin de certains zero-wasters qui remplissent leur bocal en des mois voire des années. Qu’est-ce qui a changé entre les deux expériences : plus de batchcooking donc encore moins de produits transformés, encore plus de courses en vrac et au marché, je fais tremper et cuire nos légumineuses plutôt que de les acheter en conserve (en plus c’est plus digeste !), etc.
Alors qu’y a t-il encore dans le bocal ? Des rouleaux de papier toilette, des emballages de tofu (ça, on est pas prêts de s’en passer !), un peu de matériel pour la toilette de la petite, ici un emballage d’une baguette achetée en supermarché (oups), une boîte de compléments alimentaires finie, et d’autres petits imprévus.
Conclusion : Nous ne sommes pas « zéro-déchets » ! D’ailleurs, je n’aime pas trop le terme de « zéro-déchets » ou « zero waste » et lui préfère le terme « low waste » (peu de déchets) qui malheureusement n’a pas d’équivalent français...
Évidemment, on composte tous les déchets organiques donc il n’y a presque jamais rien dans la poubelle noire, mais je n’ai pas compté ici les déchets en verre (mais nous avons mis les couvercles métalliques dans le bocal en verre bien sûr). C’est notre gros point noir, car on en utilise pas mal, et même si le verre est recyclable à l’infini, j’aimerais bien essayer de réduire ces déchets là également, mais c’est plus compliqué… Militons pour un retour généralisé de la consigne !
(Sources : planetoscope.com ; citeo.com)
Republication (première publication en mai 2024)
Comments